Tout, plutôt que l’indifférence

Nov 30, 2024

L’être humain a un besoin viscéral que ses semblables lui montrent qu’ils le « voient », c’est-à-dire qu’ils tiennent compte de son existence. Nous avons hérité de nos ancêtres une conscience aigüe de nos limites, de notre fragilité au sein du monde qui nous entoure. Face à ces dangers réels ou imaginés, nous avons toujours trouvé refuge au sein du groupe. Aujourd’hui encore, même dans une époque qui prône l’individualisme à tous crins, nous avons besoin de nous savoir intégré à un groupe, une tribu, une bande.

Pour cela, nous échangeons des signes de reconnaissance, verbaux ou non verbaux, positifs ou négatifs, avec les personnes qui nous entourent. S’ils nous répondent, positivement ou négativement, avec des mots ou des signes corporels, nous pouvons nous dire « ok, je ne suis pas seul ».  

Les problèmes arrivent quand nous considérons que nous n’avons pas le droit de recevoir, ou de donner, « trop » de signes de reconnaissance positifs. Pour des raisons souvent liées à ce que nous avons appris et décidé dans notre enfance, et confirmé ensuite tout au long de notre vie, nous allons « échanger » alors de plus en plus de signaux négatifs - parce que c’est toujours mieux que rien. Rien, c’est l’indifférence, c’est le vide, cela signifie que je suis seul face au monde.

Au lieu de dire « est-ce que tu es content de mon travail », nous allons demander « qu’est-ce que tu me conseilles d’améliorer ? ».
Au lieu de « ça me fait plaisir de te voir » : « je ne te dérange pas ? »
Au lieu de « nous devons faire attention à ça » : « c’est quand même inadmissible de ne pas y penser ! »
Au lieu de « merci » quand on nous félicite pour un objet : « oh tu sais c’est une vieillerie que j’ai achetée d’occasion »
Etc.

Réfléchissons à ce qui nous importe vraiment, apprenons à le demander aux autres, et à leur dire simplement « merci » quand ils nous le donnent.

 

 

< Article précédent