Sur la route… lentement

Sep 18, 2024

Ok, c’est tout bon, j’ai trouvé un sens à ma vie. J’ai décidé d’une direction suffisamment imprécise, avec un horizon suffisamment proche, et j’ai vérifié que j’étais connecté à ma joie propre, pas aux envies des autres (cf. les deux articles précédents pour les détails.)

Tout est ok, « vérification des portes opposées, ready for take off »… c’est parti !

En fait, non.

La joie n’est pas seulement dans l’arrivée à destination. Si nous prenons le temps de les voir et de nous arrêter, il y en a des milliers d’autres à portée de main pendant le voyage. A vouloir accélérer, tout le temps, pour tout, nous perdons beaucoup plus que nous gagnons.

Parfois je rêve des voyages en diligence où l’on mettait 10 jours au XVIIème pour aller de Paris à Lyon... J’ai la fascination des tables d’auberge où le feu ronflait dans la cheminée et où l’on prenait le temps d’un vrai repas avant d’aller se coucher sous des édredons de plume. C’est sûr, on va plus vite sur une autoroute ou en avion… mais comme c’est laid, et qu’est-ce qu’on y mange mal.

Avoir une direction, un sens, cela ne signifie pas que nous devons avancer plus vite. « Qui veut voyager loin, ménage sa monture », disait Racine. Arrêtons de vouloir toujours gagner du temps, commençons à l’utiliser pour faire souffler les chevaux, leur lâcher la bride, leur donner un picotin d’avoine et les mener à l’abreuvoir.

Pour retrouver de l’énergie sur la route du sens, fixons notre attention sur les joies quotidiennes et arrêtons-nous pour les célébrer. Hâtons-nous lentement.

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