Slow productivity

Sep 13, 2024

La journée avait très mal commencé. Pas remis de mon dernier aller-retour en France, trop de voiture, trop d’avion, la gueule de bois des transports. J’avais fait la chose la plus importante de la journée. Mais je ramais bien comme il faut sur les deux autres choses que je voulais achever. Et plus je restais devant mon écran, plus je ramais. Le cerveau en béchamel et le moral en berne. Ça vous parle ?

Et je me suis souvenu du bouquin que je suis en train de lire : Slow Productivity, de Cal Newport. Il démarre avec un parallèle puissant entre le mouvement de la « slow food », né en Italie en opposition aux chaînes de restauration rapide style McDo, et l’avènement d’une « slow productivity » dans les métiers de services.

Dans les deux cas, l’idée est de faire moins de choses, sur des rythmes plus naturels, et de privilégier obsessionnellement la qualité à la quantité. Pour éviter l’obésité et la déprime d’un côté, l’épuisement et du burn-out de l’autre.

La « slow food », ce sont des repas où l’on profite tranquillement avec des amis de plats préparés lentement avec de bons produits. La « slow productivity », c’est se focaliser sur quelques tâches, refuser les autres, faire des pauses pour recharger le cerveau, et se rendre compte au final qu’on a produit au moins autant qu’en restant vissé à son bureau.

Je me suis dit que j’allais tester, et je suis descendu au village pour déjeuner avec un ami. Vingt minutes de route depuis mes collines, puis une heure et demie à table – nous sommes en Espagne, dans un endroit où tout le monde se connaît… En nous levant, je dis à mon ami que j’ai besoin de photos pour mes prochains articles, et nous descendons ensemble à la rivière. Une demi-heure de plus à écouter les histoires de chaque maison.

Au total, trois heures « perdues » dans ma journée de travail. Oui, mais… En rentrant chez moi, j’ai abattu en deux heures tout ce sur quoi je bloquais depuis le matin. Parce que j’étais joyeux, parce que j’ai eu plein d’idées sur le chemin du retour, et que j’ai juste eu à faire le tri en arrivant.

Je vous reparlerai de ce bouquin d’ici la fin de la semaine et dans mon podcast de dimanche. En attendant, la prochaine fois que vous êtes « coincés », fatigués, que vous « n’arrivez à rien »… au lieu d’attendre le reset de la nuit (« demain est un autre jour ») je vous conseille de tester le reset du moment joyeux.

Allez-vous asseoir une demi-heure dans un parc sans votre smartphone, déjeunez avec une amie ou avec votre conjoint en vous interdisant de parler de boulot, faites les courses pour préparer un bon dîner… Inventez. Testez. Vous me raconterez. A demain !

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