Se faire des cadeaux à soi-même

Enfant, on nous a souvent appris à ne pas nous donner de signes de reconnaissance positifs à nous-même. « Arrête de te vanter », « ça va, les chevilles ? », « tu as la tête qui enfles, tu ne vas plus passer les portes ! », « tu as peut-être eu une bonne note en maths, ça ne remonte pas celle en français ! ».

 Les parents ou grands-parents qui envoient ces messages toxiques croient « élever » les enfants. En réalité, ils les tirent vers le bas en ancrant durablement une idée tragiquement fausse : il est interdit de dire des choses positives sur soi-même.  

À l’âge adulte, cela se traduit souvent par une minoration systématique de ses succès : « j’ai eu beaucoup de chance », « c’est surtout mon équipe qu’il faut féliciter », « oh je n’ai fait que mon boulot ! », « encore heureux que j’y sois arrivé ! Après 20 ans de carrière, ce serait grave ! »

Cette habitude nous prive d’une source directe de carburant : toutes les fois où nous doutons, où nous avons besoin d’encouragement, nous pourrions nous souvenir de nos succès passés, de nos qualités ou de nos points forts. Mais nous nous l’interdisons, et nous préférons fixer notre attention uniquement sur nos difficultés ou nos faiblesses.

Ceux qui nous entourent vont finir par nous imiter : ils ne nous féliciteront pas, ou même ils nous fourniront ce dont nous avons l’air si friands : des critiques, et des phrases de motivation négatives (comme le crétin « il ne faut pas se reposer sur ses lauriers »).

Profitez de la période de Noël, et après avoir fait des cadeaux à plein de gens, offrez-vous un moment joyeusement égocentré. Prenez une grande feuille de papier, et pendant 10 minutes chrono, listez tout ce que vous aimez chez vous. Gardez cette feuille à portée de main, pour pouvoir la relire quand vous aurez besoin d’énergie. Et pour compléter la liste au fur et à mesure !