Résister au pessimisme ambiant - épisode 3

Parmi les voix intérieures avec lesquelles nous nous tirons vers le négatif, l’ordre « sois sérieux » est l’un des plus toxiques. Nous l’avons entendu à l’école, ou dans notre famille d’origine : nous étions joyeux et pleins d’en-vie, mais aux yeux des figures d’autorité nous étions turbulents et hors du cadre.

Conséquence, à l’âge adulte nous avons parfois fini par faire une confusion entre « être responsable » et « être sérieux », c’est-à-dire « sans joie ». Un enfant aurait le droit de rire, de s’émerveiller et d’être créatif, tandis qu’un adulte devrait envisager d’abord les obstacles, les risques et les difficultés. Être sérieux, ce serait se couper de ses émotions (ce qu’on appelle pudiquement les « maîtriser »), pour mettre sa vie sous le contrôle exclusif de la raison.

Problème n°1 : cette « raison » louche parce que nous nous sommes entraînés à voir d’abord le négatif (cf épisode 2 de cette série).

Problème n°2 : en nous coupant de nos émotions, et en particulier de la joie, nous nous privons d’indicateurs précieux pour conduire notre vie. Parce que toutes nos émotions sont le signe d’un déséquilibre entre le monde et nous, et elles sont toutes des énergies positives pour rétablir cet équilibre dynamique.

Il n’y a pas d’émotions négatives, il n’y a que des émotions désagréables, pour que nous agissions rapidement. Sortir du pessimisme ambiant, c’est reprendre conscience (mentalement et physiquement) de nos émotions, et nous autoriser à toutes les utiliser.