« Quelles sont vos attentes ? »

Début de formation, rencontre avec un prospect, entretien annuel avec un collaborateur… désormais il est convenu de demander aux autres ce qu’ils attendent, et non pas ce qu’ils veulent. Cette formulation est implicitement recommandée parce qu’elle serait plus douce, plus « bienveillante », moins directe. Pourtant, je la trouve assez contre-productive. 

D’abord, elle invite tout le monde à se mettre dans une attitude intérieure « passive ». Bien sûr, c’est déjà mieux que de demander aux gens quels sont leurs problèmes, ou leurs « problématiques. Mais une fois que nous aurons donné nos attentes respectives, nous devrons quand même allumer notre énergie pour trouver une solution qui nous convienne à tous les deux, puis pour passer un contrat, et enfin pour passer à l’action. Pourquoi « attendre » avant de nous focaliser sur nos envies ?  

On préfère dire « voici mes attentes », ou « je souhaite », ou « je voudrais » comme si dire « je veux » était agressif. Mais vouloir ça n’est pas exiger. Je peux dire « je veux » et tu peux dire « non ». Ou bien « ok, toi tu veux X, et moi de mon côté ce que je veux c’est Y. »

En début de formation, quand des participants me parlent de leurs « attentes », je leur propose toujours de refaire leur phrase avec « ce que je veux ». En général, les réponses ne sont jamais les mêmes. Les secondes sont toujours plus engagées, plus ouvertes, plus utiles.