Prendre la tangente

Dec 30, 2024

Lorsque nous nous sentons « coincés » dans une situation, une conversation désagréable, nous pouvons « filer à l’anglaise », « mettre les voiles », « filer en douce », « prendre la poudre d’escampette »… ou « prendre la tangente ». Toutes ces expressions signifient un départ discret, difficile à repérer.

Il est une autre forme de tangente, encore plus discrète. Elle permet de rester « apparemment » présent, tout en empêchant la conversation d’avancer. La personne répond à une question sur un point différent, ou sur le même point, mais avec un angle différent.

Par exemple, vous demandez à un collègue « comment te sens-tu ? » et il vous répond : « j’ai une masse colossale de boulot ! » - point différent. Ou bien il vous répond : « hier j’allais vraiment mal » - même point, angle différent.

Sans réponse directe à votre question, vous allez avoir un micro-temps de confusion intérieure. Et très souvent vous allez ensuite suivre la personne sur sa tangente… Par exemple en disant : « ah bon, pourquoi est-ce que tu allais mal hier ? » La technique d’évitement a fonctionné, votre question d’origine est oubliée.

Remarquer une transaction « tangentielle » vous permet de repérer un sujet difficile, « sensible », pour la personne en face de vous. Imaginons qu’en entretien annuel vous posiez la question : « qu’est-ce que tu veux atteindre comme objectif l’an prochain » et que la personne vous réponde : « je pense que des objectifs satisfaisants seraient… » (tangentielle angle différent, on est passé de vouloir à satisfaire), la personne pourrait avoir du mal à définir ou à assumer ses objectifs.

En général, mieux vaut alors rester sur votre question d’origine. « Moi ce qui m’intéresse, ce sont les objectifs que tu veux atteindre. Est-ce que tu veux bien que nous en parlions ? »

Parce que si tout le monde prend les tangentes… cela fait des réunions qui tournent en rond.

 

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