Pourquoi j’écris sans IA
Dec 14, 2024Le 1er septembre, je me suis lancé le défi d’écrire un article par jour du lundi au samedi, et de tourner une vidéo pour le dimanche matin. Certains de mes contacts ont cru m’encourager en me disant « c’est beaucoup, mais heureusement il y a ChatGPT ! » Je viens de franchir tranquillement le cap des 100 publications et je n’ai toujours pas utilisé cet outil pour mes papiers. Voici pourquoi :
. Je me suis lancé ce défi pour me forcer à prendre du recul tous les jours. Écouter autrement les questions des gens que je rencontre, lire, réfléchir sur ce que je sais, construire de nouvelles connaissances en connectant avec ce que d’autres beaucoup plus costauds ont pensé sur le même sujet ou sur d’autres tout proches. L’IA donne le consensus sur un sujet, ça n’est pas ce que je cherche dans mon domaine.
. J’ai été journaliste, j’ai fait des études littéraires, j’ai appris à écrire vite et de manière claire. Mais je constate qu’en écrivant (moi-même) tous les jours, je continue à progresser : je suis passé de 2 heures à 1 heure environ de rédaction à proprement parler. Pour gagner du temps il y a mieux que ChatGPT : bosser, un peu, chaque jour.
. Pour améliorer ma copie, j’ai une solution : relire, couper, faire moins de 2000 signes. Utiliser l’IA pour améliorer son style, c’est prendre le même risque que d’utiliser un filtre pour « lisser » sa voix : rentrer dans le moule, et ne ressembler à rien. Pire : comme nous pensons dans les mots, écrire comme tout le monde, c’est à terme penser comme tout le monde. Et un jour on se retrouve à « améliorer » un texte pondu par l’IA…
J’utilise l’IA pour ce qu’elle sait faire : me fournir des infos. Pour le reste, je veux continuer à profiter de la joie d’avoir une idée, de la tourner dans tous les sens, plus ou moins longtemps, plus ou moins facilement, et de finir par la publier en espérant que quelqu’un la reprenne et que nous en discutions.
< Article précédent | Article suivant > |
---|