« On peut toujours faire mieux »

Oct 16, 2024

C’est une des phrases culte du perfectionnisme, et ce matin j’ai envie de me la démonter.

  1. C’est souvent faux.

J’aurais beau vouloir améliorer encore et toujours mon temps au 10 km de course à pied, à un moment je ne vais plus faire de progrès, et mes performances vont même commencer à régresser. J’aurais beau m’entraîner toujours plus, je vais un jour rencontrer une barrière bien connue (et souvent ignorée avec la force du désespoir) : l’âge.

Remplaçons donc « on peut toujours faire mieux » par « on peut souvent faire mieux ».

  1. Pour faire… quoi ?

« On peut souvent faire mieux » - et n’oublions pas que le vrai but c’est de faire… bien.

J’ai défini une cible concrète, suffisamment éloignée pour être excitante, et suffisamment atteignable pour ne pas être décourageante. J’ai mis mon énergie et mes compétences au service de cette cible, je l’ai atteinte… well done ! La prochaine fois, je sais que je pourrai faire mieux, si c’est utile.

On peut améliorer la qualité de son travail, les quantités produites, le niveau de ses compétences… jusqu’au moment où l’amélioration elle-même devient le but, ce qui est absurde.

Les téléphones mobiles sont capables de faire toujours plus de choses (et par exemple des photos d’une qualité NASA), mais je reste avec un modèle d’une génération antérieure parce qu’il fait le job (et qu’il tient dans ma poche sans me faire ressembler à un bonhomme en Lego).

Le perfectionnisme est mauvais pour la santé (cf. mon article d’hier), et en plus il n’a pas les pieds sur terre.

< Article précédent Article suivant >