« On lit tout sur mon visage ! »

C’est l’une des remarques les plus courantes dans mes accompagnements en communication. « Aurélien, j’ai un gros problème, j’ai l’impression qu’on lit tout sur mon visage ! » Tranquillisez-vous, ça n’est pas le cas – vous n’êtes pas un « livre ouvert ».

J’ai cru pendant longtemps (je l’ai même écrit 😱) qu’on pouvait reconnaître un certain nombre d’émotions de base, qui se « montreraient » sur tous les visages humains de la même manière. Il a été prouvé depuis que le bon docteur Ekman s’était planté. On peut juste avoir une idée de ce que l’autre ressent. Une idée très très vague, et largement influencée par l’émotion dans laquelle se trouve celui ou celle qui regarde.

Ce que les gens voient, ce sont les changements sur votre visage. Ils ne sont pas capables de dire quelle était votre émotion avant et quelle est celle après ce changement. Ils ont remarqué une différence, et ils vont l’interpréter.

Alors plutôt que de flipper sur ce que les gens pourraient lire sur votre visage (idem pour l’angoisse de « je rougis ! »), prenez le contrôle en mettant les sous-titres ! Dites dans quelle émotion vous êtes, et ensuite utilisez cette émotion, faites-en quelque chose. « Je suis en colère contre ce que tu viens de dire. Je te demande de t’excuser et de t’engager à me parler respectueusement ».

Dans l’autre sens, plutôt que de prendre votre intuition pour une donnée scientifique, vérifiez-la. « Dis donc, Antoine, j’ai l’impression / je crois voir que tu es triste. Est-ce que c’est le cas ? »

 Les émotions ont besoin de mots.