Les têtus

Nov 20, 2024

Certaines personnes semblent avoir beaucoup plus de mal que d’autres à changer d’avis. Ils pensent « A », vous pensez « B », vous voulez les convaincre de « B », pas moyen.

Première technique : s’apercevoir que sa résistance est augmentée par nos efforts, et pivoter.

Plus je vais pousser pour le faire changer d’avis, plus il va s’arc-bouter. D’abord parce que son cerveau veut maintenir sa cohérence interne. Ensuite parce que nos efforts sont un signe que nous faisons attention à lui – c’est très nourrissant, même si la conversation en elle-même n’est pas agréable. Enfin parce que nous nous encourageons mutuellement à poursuivre, dans un processus d’imitation inconscient.

Pivoter consiste à arrêter de vouloir l’embarquer en lui donnant nos raisons, mais en lui demandant ce qui pourrait le convaincre. C’est lui qui doit nous donner ses leviers internes.

Deuxième technique : reconnaître l’importance de son opinion, et créer une alliance.

Pour certaines personnes, avoir des opinions fortes, ancrées, même tranchées, et s’y tenir, est un signe de fiabilité – « je ne change pas d’avis comme de chemise, on peut me faire confiance », m’a dit un jour une de ces personnes. 

Il est essentiel de reconnaître la valeur de cet engagement au-delà de l’opinion en elle-même, par exemple avec la phrase « je vois que c’est quelque chose d’important pour toi ». Puis vous pouvez enchaîner avec la phrase « j’ai une opinion différente, veux-tu l’entendre ». Vous montrez que vous êtes aussi de la « team opinions ».

Dernier conseil : ne dites plus des phrases comme « je n’arrive pas à le faire changer d’avis », « je veux le faire changer d’avis ». La seule personne qui peut se faire changer d’avis, c’est elle-même. Vous pouvez juste accompagner son processus interne, mettre de l’huile, faire miroir… pas intervenir directement dans ce qui se passe entre ses deux oreilles.

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