Larmes de joie

Les larmes sont en général associées à la douleur, au sentiment d’impuissance et à la tristesse. Un grand nombre de chercheurs les considèrent comme un moyen de créer un lien avec les personnes qui les voient sur notre visage, et d’obtenir de l’aide.

Cette explication ne souffrait pas d’exception : pendant très longtemps, les larmes de joie étaient considérées comme l’expression d’une tristesse sous-jacente, la marque d’une perte qui ne serait pas totalement consciente. Ainsi, en 1956, le professeur Sandor S. Feldman, affirmait ainsi dans un article célèbre : « Il n’y a pas de larmes de joie, il n’y a que des larmes de tristesse. » Selon lui, lorsque nous pleurons face à un événement heureux, c’est parce que nous prenons conscience que cela ne durera pas, et nous sommes en réalité tristes à l’idée de la mort prochaine.

Heureusement, les scientifiques ne se sont pas contentés de cette explication et ont étudiés les « larmes positives » en cherchant leur signification propre. À la fin des années 2000, l’équipe de Janis H. Zickfeld, de l’Université d’Oslo, a étudié des données fournies par plus de 13000 personnes, dans 40 pays, six continents, et parlant 24 langues différentes.  

Ils ont trouvé 4 grandes catégories d’événements dans lesquels pouvaient apparaître des larmes de joie : réussite (examen par exemple), beauté (œuvre d’art, paysage), amour ou affection (mariage), rire (film comique). En 2022, des chercheurs italiens ont montré dans une étude que ces événements avaient un lien étroit avec des thèmes fondamentaux dans leurs vies : « avoir de bonnes relations avec les autres, les aider et avoir un bon effet sur eux, et d'autre part faire de son mieux et atteindre des objectifs importants. »

Alors que les larmes « classiques » nous indiquent que nous avons définitivement perdu quelque chose, pleurer de joie nous montre ce que nous pouvons gagner, le sens profond de notre vie.