La manie des adverbes

Sep 30, 2024

Les adverbes sont comme les épices de la pensée. 

Bien dosés, ils relèvent le sens, lui donnent du relief et en précisent les contours. Utilisés de manière mécanique, ils alourdissent la phrase, et l’aplatissent. 

L’utilisation juste des adverbes est la conséquence d’une pensée au bon niveau d’énergie.

Quand elle est trop basse, nous avons des conjonctions et adverbes paresseux, lâchés par inadvertance ou par habitude, des mots « négligés » comme certaines tenues pour chez soi. Et nous laissons des « alors », « juste », « ou bien » traîner les pieds dans nos phrases.

Parfois au contraire notre énergie se raidit, dans une surtension qui demande une perfection de façade. Des « concrètement », « précisément », « honnêtement » se rangent au garde-à-vous le long des phrases, indiquant à celui qui parle ou à celui qui écoute qu’il est temps d’être parfait.

Le trop plein d’adverbes rend indigestes notre pensée et nos conversations. 
 
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