La colère renforce les relations

Beaucoup croient que dire qu’on est en colère, montrer qu’on est en colère, utiliser sa colère, c’est mettre en danger sa relation avec autrui. Nous rêvons collectivement de relations où seule règnerait la joie, parce que toutes les sources de conflits auraient disparu.

Même si à un instant T nous arrivions à cet équilibre idéal, dans lequel nous connaissons si bien les frontières de l’autre qu’il nous serait possible de ne jamais les franchir, cela ne pourrait pas durer. Parce qu’à la différence des machines, nous continuons à évoluer, à découvrir de nouvelles envies, de nouvelles compétences, de nouvelles relations. C’est ce qui nous permet de nous adapter dans un monde qui change, et de ne pas devenir « obsolètes ».

Puisque notre « périmètre » est changeant, comme celui des personnes qui nous entourent, il est inévitable que de temps à autre nous franchissions nos frontières respectives. Même avec les personnes dont nous sommes les plus proches !

À ce moment-là, la personne qui aura vécu cette « intrusion » va allumer sa colère, plus ou moins forte en fonction de l’événement. Cette colère est une bonne nouvelle : elle m’indique ce « franchissement » et me donne de l’énergie pour indiquer la frontière que l’autre doit respecter.

Si je ne le fais pas, et que je bloque ma colère en croyant préserver ainsi la relation, il y a une très forte probabilité que le franchissement se reproduise. À force, la colère va augmenter, escalader, et basculer dans un sentiment qui lui, effectivement, met en péril la relation : la rage. 

La colère nous indique que :
. Nous voulons être en relation
. Pas dans n’importe quelles conditions 

La colère nous aide à revenir vers la joie.