L’IA, outil aveugle

Sep 06, 2024

Trois exemples d’utilisation de l’IA rencontrés cette semaine : un « générateur de réponses » permettant de répondre automatiquement à des questions de salariés ou de clients, un « filtre à CV » pour éliminer automatiquement des centaines de candidatures et une « caméra intelligente » permettant de détecter automatiquement les émotions des gens.

Dans tous les cas, un seul argument : « vous faire gagner du temps et de l’efficacité ». Difficile de faire plus vendeur.

Sauf si le temps dégagé est réinvesti dans d’autres tâches répétitives. On pourra toujours rêver les confier à d’autres machines, plus intelligentes, plus tard. En attendant, on ne crée rien. 

Sauf si on demande aux machines de réfléchir en plus de calculer. 

La machine ne se demande pas si son interlocuteur a posé la bonne question. Alors que depuis Socrate nous savons que c’est le cœur de la réflexion.

                 

La machine ne se demande pas si c’est une bonne idée d’utiliser les CVs, image standardisée et figée, comme première approche d’êtres humains.

La machine ne se demande pas si le codage des expressions du visage qu’on lui fournit est juste. Alors que justement il est reconnu depuis quelques années comme faux.

« Je pense donc je suis », disait Descartes, pas « je sais donc je suis ». Si nous nous mettons à penser comme des machines, c’est notre intelligence qui deviendra artificielle.

 
 
 
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