« Fou furieux »
Jan 10, 2025Un manager me raconte une situation conflictuelle, et me dit « ça m’a rendu fou furieux ». Deux pièges dans cette expression : d’abord cela donne l’impression que le monde extérieur (situation ou personne) est le déclencheur de son émotion (puisqu’il se met en objet dans sa phrase) et ensuite cela montre une vision très négative de la colère…
On nous a parfois fait croire que la colère est « mauvaise conseillère », parce qu’elle fait perdre le contrôle de sa raison et ensuite de ses actes. « Je suis devenu dingue », « j’ai vu rouge », « j’ai dégoupillé », « fondu un plomb », « disjoncté »… Toutes ces expressions ne parlent pas de la colère, mais de la rage, qui est une colère « escaladée », souvent parce que justement on n’a pas utilisé correctement sa colère, au bon moment.
Sortons de cette vrille toxique, en commençant par reconnaître que c’est OK d’être en colère : cette émotion, POSITIVE comme toutes les autres, nous signale simplement qu’une situation ou le comportement d’une personne ne nous convient pas, et nous donne l’énergie pour faire respecter nos frontières.
Si nous nous coupons de cette colère, que nous l’écrasons pour « ne pas devenir fou », la situation va perdurer, la personne va répéter le comportement que nous refusons. La colère va mécaniquement augmenter en intensité, comme un voyant sur le tableau de bord de votre voiture, qui va passer de l’orange au rouge si vous ne faites rien pour régler le problème… In fine, elle va devenir de la rage, un sentiment qui lui, en effet, est inutile et met les relations en péril.
Utiliser positivement sa colère consiste à l’identifier tout de suite, à chercher contre quoi cette colère est dirigée, à réfléchir à la manière dont nous interprétons ce comportement extérieur, et ensuite à ce que nous voulons à la place. Enfin, faisons une demande, positive.
La colère ne rend pas fou. Elle permet d’avoir des relations saines.
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