Essayer n’est pas jouer

- C’est tout bon ? Tout est clair ? Pas de questions 
- Non, tout est clair…
- Ok, donc c’est parti ?
- Écoute, je vais essayer…

Et c’est LÀ que le piège se referme, mesdames et messieurs ! Avec ce simple mot, « essayer », nous avons décidé de nous compliquer la vie.  

. Quand on dit « essayer », notre cerveau entend qu’il va falloir faire des efforts (il suffit de voir notre visage à ce moment-là, quelque part entre crispation et air un peu désolé).
. Quand on dit « essayer », notre cerveau entend qu’on ne va pas y arriver. Sinon, ça ne serait plus essayer.

Mais alors, me direz-vous, pourquoi utiliser un verbe qui flingue notre énergie ?

L’avantage, c’est qu’en disant « je vais essayer », nous nous protégeons face au risque d’échec. Nous nous protégeons avec le contrat de « je vais (juste) essayer ». Si je réussis, c’est tout bénéfice. Si j’échoue… je n’ai pas rompu de promesse.

Mais réussir… quoi ? Comment ?

Ce qui nous est demandé c’est de mettre notre énergie, nos compétences et notre temps, au service d’une tâche. Mais NOUS décidons qu’EN FAIT la demande c’est de réussir PARFAITEMENT : TOUT faire, à 100%, dans les délais et c’est encore mieux si c’est fait avant !

En fait, nous trichons avec le contrat. Nous le durcissons… sans qu’on ne nous ait rien demandé, et en le cachant aux autres personnes (sinon évidemment elles nous diraient que ça n’est pas DU TOUT ce qu’elles veulent).

C’est pour la même raison que, quand on nous félicite avec un « bon boulot », nous répondons parfois « oui, mais j’aurais pu / j’aurais dû…, et est-ce que tu veux bien qu’on revienne sur les points d’amélioration… » 😱 Nous avons, malheureusement, l’impression que notre valeur (personnelle) ne sera complète QUE si la valeur (de notre travail) est PARFAITE. Alors que ça n’a rien à voir.

DONC, supprimons le verbe essayer de notre vocabulaire. Et remplaçons-le par… faire. « Ok, je vais le faire ». Je m’engage à participer au jeu. Pas à gagner sans perdre un seul échange…