« C’est mon idée »

Un des effets positifs de l’IA, c’est qu’il est presque impossible de ne pas trouver une réponse. Peu importe : le propre de l’intelligence humaine c’est sa capacité à poser des questions.

Une idée, c’est un lien que nous faisons entre des réalités apparemment éloignées - après être restés un moment plus ou moins long avec la tête penchée, les sourcils froncés, et le crayon entre les dents, face à un point d’interrogation.

Notre voisin avait peut-être déjà eu cette idée. Et si nous lui annoncions fièrement, il répondrait en haussant les épaules : « ça n’a rien de neuf ». Peu importe. Une idée, ça n’est pas une découverte. Avoir une idée, c’est suivre un fil de pensée, le lier à un autre et faire jaillir une étincelle. Ces deux fils ne nous appartenaient pas, l’étincelle non plus.   

Ce qui nous appartient, c’est le geste mental que nous avons fait, la joie que nous avons créée… et que nous voulons partager au plus vite : « j’ai une idée ! »

Inutile de revendiquer une idée, comme si nous avions découvert une terre inconnue et que nous en prenions possession. La qualité profonde d’une idée, ça n’est pas son originalité, ni même son utilité. C’est le fait qu’elle témoigne de notre curiosité - autre chose qui nous différencie des machines.