Admiration saine

Nov 22, 2024

L’admiration peut être un puissant moteur… ou un poids écrasant. Certaines personnes me disent se « sentir toutes petites » face à celles qu’elles admirent. Comme si l’objet de leur admiration était devenu une statue, sur un piédestal, contemplé pour toujours en contre-plongée.

« Tu peux pas comprendre, Aurélien, il/elle est géniale ! Quand je la vois faire, je me sens tellement nulle ! » La personne tout entière prend une valeur supérieure (elle est géniale) face à nous qui avons une valeur inférieure, voire nulle. Ce n’est plus de l’admiration, c’est de l’idolâtrie - qui écrase, aveugle et bloque. Pour admirer « sainement », il faut distinguer entre la personne et ses caractéristiques. Je n’admire pas Bertrand ou Antoinette, j’admire telle ou telle compétence, telle ou telle qualité morale ou physique, tel ou tel talent…

Cette distinction va m’ouvrir des possibilités magnifiques :

  1. Construire des relations saines : je peux admirer Amélie pour la vitesse à laquelle elle est capable d’analyser des chiffres, et en même temps ne pas apprécier la manière dont elle parle à ses collaborateurs. Je peux lui dire, au lieu de rester coincée dans une admiration transie, inconditionnelle.
  2. Me motiver : au lieu de « elle est géniale, je suis une nulle », qui m’enferme dans une position de victime, « j’admire telle qualité chez elle » m’indique quelle est la direction dans laquelle j’ai envie d’aller. « Voilà ce que j’ai envie de développer chez moi »
  3. Devenir mentor : quand quelqu’un me dira « je t’admire », je pourrai lui demander « pour quoi ? » Et une fois que j’aurai identifié ce qui l’intéresse, je pourrai lui proposer du soutien pour en faire de même.

 

< Article précédent Article suivant >